VERS UNE MUTINERIE DE L’ARMEE MALGACHE ?
ANTANANARIVO, 5 mars (Xinhua) -- Le président malgache Marc Ravalomanana, qui engage un bras de fer ouvert avec son opposant Andry Rajoelina depuis décembre dernier, a choisi de rompre le silence en interdisant mercredi tous les rassemblements dans la capitale, jetant ainsi une ombre d'incertitude sur l'avenir du mouvement de l'opposition.
Dans sa déclaration prononcée devant le Conseil des ministres, le chef d'Etat a mis en avant la prise de responsabilités de l'Etat face à l'anarchie du pays, affichant une ferme détermination de rétablir l'ordre.
"Les forces de l'ordre vont prendre leurs responsabilités, les magistrats vont faire appliquer la loi", a-t-il déclaré.
Tôt dans la matinée de mercredi, les forces de l'ordre ont bloqué tous les accès à la Place du 13 mai, haut lieu de la contestation de l'opposition, empêchant la manifestation quotidienne des partisans d'Andry Rajoelina.
En outre, la radio Viva, qui appartient à Rajoelina, et la radio Antsiva, deux principales radios privées à Antananarivo, ne sont plus audibles dans la capitale.
Ce durcissement de ton intervient à la suite de l'arrivée d'une délégation de l'Union Africaine (UA), alors que Madagascar abritera le 13e sommet de l'organisation panafricaine dans quatre mois.
Selon les médias locaux, l'UA aurait donné un délai de 15 jours au président malgache pour calmer le jeu, sinon le sommet n'aura pas lieu à Madagascar.
Le geste fort et inhabituel du président a fait planer des doutes sur l'avenir du mouvement déclenché par Rajoelina.
Le jeune maire déchu, surnommé "TGV" pour son caractère fonceur, s'est fait le porte-voix des frustrations de nombreux Malgaches durement touchés par la hausse des prix et attachés au respect des libertés publiques, ce qui lui a valu une énorme sympathie populaire au début de la crise.
La situation semble pourtant basculer pour prendre une autre tournure au profit de la mouvance présidentielle. Au niveau de la capitale, la grève générale qu'a réclamée le maire déchu depuis lundi dernier a été peu suivie par les habitants, les institutions des secteurs public et privé fonctionnant normalement pour la plupart.
"La préoccupation de tous maintenant n'est plus de soutenir une idéologie, mais de conserver son travail, faire tourner son commerce et être en sécurité", indique un éditorial sur le site internet local Sobika.
Les pillages incessants et les barrages érigés, qui s'accompagnent de la levée du bouclier de tous les jours, sont dans l'esprit des gens imputables au camp du TGV.
Cet essoufflement de l'élan touche non seulement les classes les plus défavorisées, mais aussi les classes supérieures. Song Hong, patron d'une boutique de l'informatique à Antananarivo, a révélé avoir toujours fermé la porte depuis les pillages généralisés le 26 janvier dernier.
"Pas comme en Europe, ici, on doit continuer à payer les salaires des employés, malgré la clôture du magasin...Je ne vois pas quand on peut arriver au bout du tunnel", a-t-il déploré.
Minée par la pauvreté, la majorité des Malgaches semble souhaiter un changement de gouvernance, mais cette guerre des chefs n'a fait qu'accroître les difficultés quotidiennes de la population.
"Je ne suis pas Pro Ravalo, mais honnêtement, j'applaudis bien fort pour ce qu'il a fait hier! Il lui fallait une belle baffe à ce gamin capricieux (Rajoelina)", a noté un internaute dans une tribune internet local, qui a trouvé nombre d'échos.
Parallèlement à la décote de la popularité, l'opposition semble s'éloigner du soutien de l'armée. Ayant adopté une position de neutralité dans la crise politique, les forces armées ont fait preuve de fidélité au président dans les opérations de mercredi.
Toutefois, bien que le président ait pris le dessus sur l'opposition dans la capitale, il est encore trop tôt de prévoir la fin, estiment des observateurs locaux.
Face à la ligne dure du président, le Premier ministre du " gouvernement de transition" établi par l'opposition, Monja Roindefo, a déclaré que son mouvement n'allait pas reculer. Il a mis en garde le pouvoir contre toute arrestation, ajoutant que ses partisans se chargeront d'assurer sa sécurité ainsi que celle d'Andry Rajoelina si les forces de l'ordre ne prennent pas leur responsabilité, a rapporté le site internet Topmada.
Pour insuffler un nouvel élan à son mouvement, M. Rajoelina compte sur les provinces acquises à sa cause, où les mobilisations s'intensifient un peu partout.
Selon la radio Don Bosco, l'ancien président Zafy Albert (1993- 96), leader du Comité de réconciliation nationale (CRN, opposition) , s'est déplacé jeudi vers Ihosy, une ville 598 km au sud de la capitale, où se déroulera un rassemblement massif.
La veille, il a été accueilli par un grand nombre de supporteurs à Toliara, une ville côtière à 950 km au sud-ouest d'Antananarivo.
L'opposant Andry Rajoelina, confronté depuis la mi-décembre dernier à une crise ouverte avec le président, a appelé à des manifestations et à une grève générale dans le pays, et ce jusqu'à la démission du président.
Les négociations entre les deux parties se poursuivent en catimini, sans que ne soit trouvée aucune percée jusqu'ici.
http://www.french.xinhuanet.com/french/2009-03/06/content_830844.htm
http://www.madagascar-tribune.com/La-mutinerie-se-dessine,11326.html
Le pouvoir, et plus généralement la classe politique malgache semble désemparée. Sou prétexte de rétablir l’ordre, le président muselle l’opposition, celle-ci manifeste sans autre programme que de démettre Ravalonama qui en profite pour accroître la répression avec la bénédiction de l’UA
Depuis hi une partie de l’armée s’agite et dénonce des mercenaires et de civils, sorte de commissaires politiques chargés de vérifier la sévérité de la répression
Tàout ceci risque de finir par une dictature militaire faute d’abnégation et de soumission de la classe politique au bien commun