2 Analyse des typologies sexuelles

Publié le par michel baran

Je traiterai maintenant des différentes typologies sexuelles ainsi que de leurs déviances. Toutefois, n’ayant aucun goût et donc étant incapable de comprendre intellectuellement et  sensiblement ces adeptes, je n’analyserai ni la pédophilie[1] ni la zoophilie [2]).

L’amour se fait normalement à deux, de sexes opposés mais avant d’y venir je traiterai de l’amour  solitaire, qui est la perversion la plus radicale parce qu’elle contredit l’esprit même de la sexualité.

Quelques catégories de personnes se masturbent : les enfants qui vont innocemment à la découverte de leur corps, les handicapés qui ne trouvent aucune main secourable - est-il donc plus honteux de masturber quelqu’un que de faire sa toilette intime [3] ou de l’essuyer après qu’il ai déféqué ? - les prisonniers[4] , les prêtres, moines et moniales, encore que ces personnes savaient parfaitement à quoi elles s’engageaient en prenant l’état religieux. C'est pourquoi je trouve que la revendication des prêtres à une sexualité normale, bien qu’en soi légitime, est par rapport aux handicapés et aux prisonniers, tout à fait inconvenante.

 

1° SECTION : LES PRATIQUES SOLITAIRES

 

L’ASCETISME

   

Bien que ce ne soit pas au sens exact du terme une pratique sexuelle,  je crois qu’il faut pour commencer la section des pratiques solitaires par l’ascétisme.  Au premier abord on pourrait penser que  l’ascétisme est une négation radicale du sexe et de la sexualité,  mais si on y regarde de près on s’aperçoit bien vite que le problème sexuel est au centre de la vie de l’ascète et que c’est sa principale phobie, du moins pour les « non mystiques ».  Il me semble que le motif principal de l’ascète de base est une haine générale, mais inconsciente, du monde, de lui-même et des contingences . L’ascète se met dans une situation presque insoutenable puisqu’il se divise à perpétuité en deux parties inégales : l’esprit identifiable au bien, et le corps satanisé. Cette division le fait vivre dans une tension et une haine de lui-même extrême puisqu’il s’accuse même d’avoir des éjaculations provoquées par des rêves.  Je peux faire cette affirmation ayant régulièrement cotoyé les adeptes de « l'Eglise du Christ de Paris », qui bien que n'ayant fait aucun voeu monacal, considéraient les éjaculations nocturnes comme un péché. Ainsi je me sens autorisé à étendre cette mentalité à l'écrasante majorité des ascètes ( le procureur Starr, qui a traité l'affaire Clinton/Levinski était de cette secte).

Le  13 avril 2001, participant à l’émission « bouillon de culture » Tymothy Radcliff (général mondial des Dominicains) justifiait l’ascétisme comme un moyen afin d’obtenir une plus grande  liberté pour soi au sens d’être sans attaches familiales.  Cette déclaration s’accorde très bien, il me  semble, avec la « haine » des contingences que je décrivais plus haut.

En ce qui concerne la liberté supposée défendue, je ferai deux remarques : en premier lieu cette liberté est chèrement payée par les voeux de pauvreté (sans défendre l’accumulation à tout prix je pense qu’il n’y a aucune raison de se priver d’un bienfait de la civilisation), le voeu d’obéissance (Radcliff a défendu ce voeu en le qualifiant « d’écoute », il n’empêche que l’écoute n’a qu’un temps et que de nombreux théologiens comme Boff[5] ou Drewermann [6] pour ne citer que les plus célèbres du dernier quart du vingtième siècle, ont été gravement sanctionnés pour les idées mises par écrit ) ; ne peut-on pas parler de « viol de conscience » ? Car contrairement au voeu de chasteté, ils ne se sont jamais engagés à ne pas avoir les idées qu’ils ont eues par la suite.

La deuxième réflexion que cela m’inspire est que si Dieu a créé deux sexes différents, ce n’est certainement pas pour que les individus qui y appartiennent se privent l’un de l’autre sous le fallacieux prétexte de « faire son salut » ou « d’adorer Dieu dans la chasteté », mais pour tirer du plaisir l’un de l’autre et pour s’aimer (au sens du partage intellectuel) aussi fortement qu’ils en sont capables. Je n’en veux pour preuve que le fait que les pulsions sexuelles ont été voulues par Dieu comme involontaires.

Il se peut que la tendance à l’ascétisme provienne de mauvais traitements subis dans l’enfance,  dans ce cas le corps est ressenti exclusivement comme un réceptacle de douleurs qu’il faudrait détruire ou à défaut tenir loin du pouvoir d’autrui.

En conclusion je qualifierais l’ascétisme, parce que je ne le comprends pas et que je ne vois pas ce qu'il apporte spirituellement et physiquement,  également parce que j'y suis condamné, de faute contre soi, autrui et Dieu (une faute n’est n un crime ni une perversion).

Ayant consulté le site http//www.psydoc.Fr , je n’ai trouvé aucune entrée dans l’encyclopédie à ce mot ; c’est donc un sujet à travailler pour les chercheurs.

 

 

 

LES MASTURBATIONS MASCULINES

 

Lorsqu’un homme normal et libre de ses mouvements préfère se masturber à tout autre activité à deux ou en groupe, je pense que c’est un signe d’orgueil et une recherche de puissance absolue. Mentalement il est le centre du monde et ne veut rien recevoir, devoir ou donner à personne, son corps et sa vie lui appartiennent ainsi que son plaisir le plus intime. Il vaut à ses yeux beaucoup plus que  ceux qui l’entourent, sa volonté est de pouvoir s’en passer ou de les utiliser à ses fins propres (comme par exemple accorder ses faveurs sexuelles à celles, ou ceux qui le méritent, ou lui sont utiles, et cesser  d’en avoir pour les punir).

Telle n’est pas la psychologie de celui qui est ou se sent laid, celui-ci se   masturbera en général en  privé, ou dans un lieu public clos tel les w.c ou un coin peu fréquenté d’un parc public (alors que l’homme normal est sans complexe exhibitionniste parce qu’il sait que son corps plaît, fait envie aux femmes, il fréquente volontiers les endroits libertins). Celui qui se sent laid est  complexé et espère être surpris par une femme qui aura pitié de lui et le travaillera ne serait-ce que cette fois-ci. Contrairement à l’homme précédent, la masturbation n’est pas pour lui un simple plaisir ; ce dernier n’étant qu’un pis-aller, il est douloureux et culpabilisant parce qu’il a conscience de ne pas avoir su se faire apprécier à sa juste valeur d’une femme au point de lui donner envie d’être son épouse.



[1] En faisant l’amour à un enfant de moins de seize ans on sabote la mise en place des déterminations psychologiques qui  feront de lui un être psychologiquement sain et original.

Je crois que la pédophilie s’arrête au moment où les fonctions et organes sexuels  finissent de se mettre en place ; par la suite vient le délit de détournement de mineurs beaucoup plus flou parce que je ne vois pas  pourquoi l’amour    d’un(e) adolescent(e) de seize ans avec un(e) adulte serait blâmable s’il n’est pas basé sur l’argent ni uniquement sur le sexe.

[2] Dans un premier temps la zoophilie est moins un délit qu’une aberration mentale dans le sens où cette pratique transgresse la barrière des espèces (je sais bien que pour beaucoup l’homme fait partie du règne animal, mais cette affirmation est à prendre au second degré, au sens où comme l’animal, l’humain se déplace, mange, boit, a des rapports sociaux mais ici s’arrêtent les points communs). Jamais, sauf dans le mythes, légendes ou contes, une femme n’enfante un animal  ni l’inverse.

[3]Dans « Un amour comme les autres » -Editions APF, le docteur Soulier rappelle l’interdiction qu’ont les soignants de répondre aux demandes de masturbation sous prétexte qu’il y a une implication affective. Il apparaît que pour les handicapés et les soignants, la masturbation n'implique pas la même chose ( ce que je ne comprends pas). Pour moi, nous, la masturbation relève du simple acte hygiénique au même titre que la toilette  ou la pose d'une sonde. Non vraiment je ne vois pas le problème !

Je voudrais en premier lieu témoigner m’être fait masturber par des handicapées sans avoir eu le moindre sentiment envers elles. L’assertion me semble donc fausse.

En second lieu,  la loi me semble hypocrite car rien n’empêche les personnes de se retrouver hors du foyer pour faire l’amour.

Troisièmement puisque l’amour « n’est pas un besoin vital » le docteur nous envoie chez les prostituées.

Comment font les résidants de foyer de petites villes ou de villages dans lesquels il n’y a pas de prostituées ? Et ceux qui ne peuvent se déplacer seuls ?

[4]  En toute logique la peine de prison est l’unique sanction prononcée par le tribunal ; depuis près de deux siècles toutes les autres tortures sont théoriquement abolies (bien que le bagne en était une). Or je soutiens que l’impossibilité dans laquelle se trouvent les prisonniers français d’avoir des relations sexuelles régulières soit avec leurs femme, soit avec des prostituées, est assimilable à une torture ininterrompue. Les résultats de cette torture sont bien connus de tous : pratique de l’homosexualité du viol et nervosité pouvant déboucher sur de graves incidents.

Il serait imaginable de constituer dans toutes les villes ayant une prison un corps de prostituées assermentées dont le serment serait de ne jamais favoriser l’évasion d’un détenu. Tout meurtre d’une prostituée au cours d’une tentative d’évasion ou une mutinerie serait punie de la castration définitive, ou si elle est rétablie, de la peine de mort. Le salaire serait le même que pour les infirmières pénitencières.

[5] Léonardo Boff  fut une figure dominante de la « théologie de la libération » des années 1978//80. Il soutint  le gouvernement sandiniste du Nicaragua qui mit fin à la dictature somoziste.

[6]  Drewermann est théologie et psychanalyste, il eut son heure de célébrité début des années 1990

Publié dans MES OEUVRES: L

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