2 Analyse des typologies sexuelles

Publié le par michel baran

DOMINATION FEMININE : 

Il y a des positions qui sont des positions de domination spécifiquement féminines, c’est-à-dire des positions où la femme impose à l’homme son rythme et où l’homme est réduit à l’état d’objet sexuel. Il faut cependant reconnaître que ces positions sont toujours à la limite d’un imperceptible glissement d’attitude. La première de ces positions pourrait être appelée la « position de l’éducatrice », la femme est à cheval sur l’homme, face à lui, son sexe englobant parfaitement celui de l’homme ; elle a les deux mains libres. Bien droite elle impose le rythme selon son plaisir, elle peut calmer l’homme en  lui caressant la joue, en l’obligeant à sucer un ou plusieurs doigts (ici on peut faire un parallèle avec le fait de nourrir un bébé, le doigt faisant office de biberon) et enfin lui donner une gifle . Elle ne dispose que de trois moyens d’exciter l’homme : accélérer le rythme, crier et dire des obscénités sexuelles,  et lui administrer des paires de gifles (ce qui révèle d’incontestables tendances sadiques). La récompense au cours de l’acte de domination étant le baiser sur la bouche. Cette domination peut facilement être remise en cause de deux manières : la première est qu’elle se laisse caresse les seins, parce qu’alors elle reçoit des sensations agréables dont elle n’est plus l’instigatrice ;  l’homme reprend le contrôle parce qu’il peut se servir des seins comme de poignées pour lever et baisser un objet. La seconde manière est identique à la première mais en utilisant les hanches. De ce point de vue cette prise est pire parce que l’homme a plus de facilité pour imposer son rythme, les hanches étant moins fragiles, il a toute latitude pour employer  sa force.

          La seconde position est identique à la première mais la femme tourne le dos à l’homme et cela change tout parce qu’elle se prive des nombreux moyens d’actions ci-dessus analysés. Cette position, au même titre que celle de la sodomie, témoigne d’un mépris pour le partenaire ; la femme se moque de la personne qui est entre ses jambes, l’essentiel est ce qu’elle a entre les jambes. Le moyen de déchoir la femme de sa direction sont les mêmes que pour la position « de l’éducatrice ».

 

COUPLE OU L’UN EST BEAUCOUP  PLUS AGE :  ce genre de couple n’est pas anormal ; il s’y trouve autant (et peut-être plus) de sentiment que dans un couple où les membres sont de la même génération. Les sentiments se traduisent peut-être moins par des actes à connotations sexuelles[1] . Il se peut naturellement qu’il y ait des mariages intéressés mais je ne crois pas  que ce soit la majorité ni qu’ils soient beaucoup plus nombreux que parmi les mariages ordinaires. Il est  par contre possible qu’avec le temps ces mariages deviennent purement platoniques faute de libido ou de force musculaire (encore que, nous l’avons vu, certaines pratiques, manuelles et buccales, demandent peu d’efforts).

          Si l’homme est plus âgé que la femme il peut être guidé dans le choix d’une femme plus jeune par trois grandes motivations :

          La première est un besoin de protéger et de former une personne qui sera éventuellement  un disciple. Ce peut être un désir inconscient de paternité sans vouloir en assumer les inconvénients, avoir tout de suite un interlocuteur rationnel face à soi.

          La seconde raison est le besoin de faire sentir naturellement son autorité[2] et de l’exercer tout aussi naturellement (celle-ci peut être exercée autoritairement, c’est alors plus le rapport de force qui intéresse l’homme, pouvoir écraser le plus faible pour compenser une frustration professionnelle, ou bien de façon débonnaire, l’âge objectivant plus parfaitement (jusqu’à un certain point) l’autorité qu'incarnait hier le sexe masculin dans les sociétés patriarcales.

          La troisième raison pour laquelle un homme peut épouser une femme beaucoup plus jeune pourrait être l’aspiration à être materné. On dit souvent que les vieilles personnes « retombent en enfance », or il est avéré que les femmes s’extasient inconditionnellement sur n’importe quel bébé[3] . En général ces femmes sont  éduquées dans de stricts principes religieux (sacrifice, altruisme, etc.). L’on peut reconnaître ce genre de couple basé exclusivement sur l’intérêt de l’homme [4] sur le fait qu’il n’a pas d’enfant (ce qui se comprend puisqu’il veut devenir l’enfant de sa femme et qu’il aura utilisé tous les moyens, psychologiques comme contraceptifs pour ne pas en avoir).

          Lorsque la femme est plus âgée que l’homme, les caractéristiques décrites plus hauts sont toujours valables avec cette nuance importante que la femme mettra plus de tendresse qu’un homme dans la formation d’un disciple[5] spirituel ou sexuel (encore que dans l’écrasante majorité des cas, à l’intérieur des couples ce soit l’homme qui initie l’épouse aux techniques inhabituelles). La première raison peut être également très forte (surtout si elle n’a pas d’enfants, de frères ni de soeurs cadettes à protéger et qu’elle n’aime pas spécialement les animaux de compagnie). Je crois que la troisième raison est  excessivement rare parce l’homme normal n’est pas dévoué (le dévouement implique une grande patience, tendresse et compassion dont généralement les hommes sont dépourvus).

 

COUPLE NON MARIE: La confiance et l’espoir en l’avenir sont à la  base de la vie. Je pense que le refus de se marier, donc de s'engager à vie l'un pour l'autre est un manque conscient ou inconscient de confiance dans l'autre, en sa capacité d'aimer, de pardonner.

Or il y a un  niveau supérieur dans la sphère de la vie consciente individuelle (et égoïste) qui est la vie sentimentale amoureuse. Le  principe de  cette vie (voir le premier chapitre) est de vivre l’un pour l’autre sans s’exploiter mutuellement ni tenir une sorte de comptabilité des actes qu’on a fait pour l’autre et qui n’ont pas eu leurs pendants.

          Bien que ce comportement soit déjà d’une haute spiritualité privée, il y a un degré supérieur qui est celui du mariage (qu’il soit monogame comme polygame ; à ce sujet il est regrettable que l’occident judéo-chrétien ne reconnaisse  que le premier[6] ). Outre que cet état soit explicitement voulu par  Dieu et par la société,  il est une garantie de stabilité et de respectabilité. Celles-ci sont concrétisées  (ainsi que je l’ai écrit au premier chapitre) par l’alliance qui  protège le couple des tentations extérieures (à condition qu’il le veuille).

 

COUPLE INCESTUEUX : Ainsi que je l’ai annoncé plus haut je ne traiterai pas des couples formés par un ascendant et un descendant mais seulement  entre frère et soeurs.

Je pense que certaines conditions objectives sont nécessaires pour la formation d’un couple incestueux : en premier lieu il faut une différence d‘âge  très restreinte, en second lieu il faut une certaine promiscuité ; à savoir qu’ils partagent la même chambre (sans séparation telle qu’un rideau ou un paravent)  Il faut en outre que  les parents soient laxistes.

          Je crois que l’inceste commence par le jeu (on se souvient qu’en Afrique les adultes permettent aux jeunes garçons de s’amuser sexuellement avec les jeunes filles avant la puberté) et notamment par le jeu du « docteur » qui entraîne inévitablement l’exploration mutuelle de l’appareil  sexuel [7]. Outre ces conditions initiales il faut soit une très grande complicité, soit une grande autorité de l’un des enfants sur l’autre (dans quatre-vingt-dix-neuf des cas ce sera celle du frère sur la soeur).  Je ne considère pas que l’inceste au sein de la fratrie soit un délit tant qu’il n’y a ni coercition ni fécondation (la consanguinité pouvant nuire au bébé). Il me semble logique de découvrir les multiples fonctions de son corps avec quelqu’un qui soit à la fois tout autre (ne partageant ni le même corps ni toutes les idées) mais soit aussi extrêmement proche puisque vivant sous le même toit et se connaissant parfaitement.

          Le fait que dans la plupart des cas l’écart d’âge soit peu important entre frère et soeur a l’avantage me semble-t-il, de « déssexualiser » le sexe parce qu’ils peuvent se voir l’un l’autre nus, se toucher n’importe où en jouant et ainsi n’auront pas d’obsessions en imaginant ce que ce pourrait être de se faire caresser par autrui (une chose n’étant convoitée que parce qu’elle manque).

          Il est certain que la perversion de ce système serait qu’il perdure durant toute l’adolescence et qu’un véritable lien amoureux s’établisse entre eux. Parce qu’alors ils n’auraient que très peu de contact avec le  monde extérieur qui aurait perdu son principal attrait (et fonction) qui est de combler la césure décrite par les mythes de Platon et de la « genèse » lorsque Dieu coupa l’humain en deux (voir chapitre premier). Pour  éviter cette perversion, il suffirait de les inscrire dans des écoles et activités différentes afin qu’ils rencontrent d’autres enfants et ne s’isolent pas en tête à tête dans un coin de la cour de récréation.



[1]  C’est tout au moins ce que j’ai vu chez moi où la différence d’âge était d’une vingtaine d’années entre mon père et ma mère.  Je les ai rarement vu s’embrasser sur la bouche plus de trois secondes et jamais ils ne sont restés dans les bras l’un de l’autre en ma  présence.

[2] Selon Arandt autorité n’est pas synonyme d’autoritaire :l’autorité s’impose par la force morale de la personne dont elle émane ; par contre une personne autoritaire emploiera la force physique ou un chantage ignoble pour être obéi.

[3]  Je vois à ce comportement deux explications possible:la première est que malgré toutes les mesures tendant à favoriser la parité la femme reste au bas de la hiérarchie comme en témoignent les différentes campagnes d’opinion en faveur de l’égalité salariale. Dominée dans la réalité par les hommes, elles ne tiennent en leur dépendance que les bébés sur lesquels elles ont toute autorité (pour les soins et l’éducation) qui ne leur est aucunement contestée. Dans ce contexte on peut supposer que lorsqu’une femme s’extasie sur un bébé, en réalité elle s’exalte elle-même dans le pouvoir absolu qui lui est socialement reconnu.

La seconde explication est que le bébé sort du corps de la femme (ce corps trop souvent méprisé, bafoué et haï autant qu’adoré et convoité). Aussi est-il possible qu’en portant aux nues n’importe quel  bébé,  en réalité la femme porte aux nues n’importe quel corps de femme (qu’il soit laid ou adorable, impudique comme chaste)..

En un mot, exalter équivaut à prendre sa revanche d’une manière déguisée sur un monde machiste.

[4]  Il est évident que l’homme dissimule soigneusement cet intérêt pour ne pas paraître ce qu’il est réellement : au mieux un asocial voulant se replier dans le cocon familial, au pire un égoïste profiteur de sa femme.

[5]  Il est regrettable que dans la tradition spirituelle occidentale quatre-vingt-dix-neuf pour cent des maîtres spirituels soient des hommes plutôt fanatiques y compris à leur détriment : ainsi Origène ne s’est-il pas castré lui-même pour rester chaste ?

La dérives des  ordres franciscains et dominicains vers l’inquisition aurait-elle eu lieu s’il y avait eu une Françoise d’Assise ou une Dominique Gouzemann ?

Jamais par exemple Sainte Claire (disciple et contemporaine de Saint François d’Assise n’a engagé l’ordre des clarisses dont elle était fondatrice à servir de bourreaux,  pourtant qui mieux qu’une femme connaît les point les plus sensibles ? Le prétexte aurait été tout trouvé : préserver la chasteté  des  bourreaux.

Héloïse si elle ne s’était pas réfugiée au couvent aurait pu être un maître universitaire de la stature d'Eckart, mais la société n’était pas prête à reconnaître une  femme comme maître universitaire et spirituel. Sainte-Thérèse d’Avila, grande mystique, fut toujours soumise à  un confesseur et ne fut déclarée « Docteur de l’Eglise » qu’au vingtième siècle.

[6]   La « pension alimentaire » est une bigamie hypocrite en ce sens qu’on maintient les obligations financières tout en abolissant les obligations sexuelles.

Aux USA, la divorcée reçoit systématiquement une pension, héritage de la faiblesse féminine du XIXe siècle. Seule pension alimentaire pour l'éducation des enfants est normale, mais en leur absence cette pension me semble indue à l'heure où les femmes revendiquent l'égalité.

Si l’on veut vraiment divorcer on doit couper radicalement les liens (sauf s’il y a eu des sévices corporels qui doivent naturellement être dédommagés) mais si l’on divorce pour cause d’adultère, de lassitude, etc. ces divorces devraient être interdits parce que ces risques étaient raisonnablement prévisibles (si ces divorces sont prononcés les deux parties ne devraient plus avoir aucun devoir l’un envers l’autre).

[7] Selon Reich, qui se réfère à  une  étude sur les Trobriandais  faite par Malinowski (société matriarcale de Nouvelle Zélande), les enfants ont toute liberté  pour avoir entre eux des jeux sexuels, y compris à l’intérieur de la famille.

Il est cependant à noter que le tabou de l’inceste entre adultes est bien intériorisé, grâce justement à cette liberté sexuelle infantile.

Reich « irruption de la morale sexuelle » Chap 1 Edition « Petite bibliothèque  Payot »  traductrice : Mary Boyd Huggins.

Publié dans MES OEUVRES: L

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