V Liberté, morale et religion

Publié le par michel baran

Jusqu'à présent je me suis efforcé de faire un tableau de l'évolution ou tout était en germe dans ce qui le précédait (cette conception est un modèle de déterminisme donc de rationalisme ; il représente le fantasme d’une maîtrise absolue sur l'environnement et sur soi-même).

Plusieurs questions se posent au sujet de la liberté:est-elle un objet de nature ou de raison (par « raison » j’entend une idée forgée par l'homme, une hypothèse)   pourquoi y a-t-il plusieurs définitions de la liberté ? Est-elle même un but  à  atteindre ? Atteindre ce but est-il souhaitable ?

La première chose à constater, c’est une banalité, est que tout dans le  monde, du plus petit [1] au plus grand est régie par un strict déterminisme (un pommier ne donne pas d’oranges et aucun lion n’est herbivore). Pourtant contre toutes attente l'homme, par je ne sais quelle tragique illusion, a le sentiment d’être physiquement et moralement libre. Et malheureusement toutes les religions monothéistes le confortent dans cette illusion. (Pour le priver aussitôt de cette liberté par le péché originel[2] et plus généralement par la morale).

Il me semble que l'illusion de la liberté (ou dans son acception plus restreinte du libre-arbitre [3] a pour fonction de fonder trois choses distinctes mais unies comme les doigts d'une main: la possibilité d'avoir une morale [4] celle d'avoir un sentiment de culpabilité, et enfin la possibilité de châtier"

Je pense que la citation suivante est un résumé et une illustration de ce que j'ai écrit dans l'ensemble du livre sur la sexualité, illustration pertinente de la nocivité de la liberté: "- la souffrance l'incite au repentir.  Et c'est le repentir qui est cause de la délivrance".

La souffrance aurait donc dans l'économie de l'être une place tout à fait spéciale, elle n'est pas l'initiative morale mais c'est à travers la souffrance qu'on peut susciter une libertés'-'' Je ne crois pas qu'on puisse nier dans cette citation le caractère pervers de la morale levinassienne.  La généalogie de la morale (ou de la liberté) prend ses racines dans une double douleur: "- la souffrance l'incite au repentir[5]."Il y a une difficulté à identifier la souffrance originaire qui engendre le repentir, celle-ci n'est pas physique car Levinas ne saurait justifier la torture pour obtenir le repentir, elle  ne peut qu'être morale. Mais que vaut un repentir arraché par la douleur physique ou morale (ne vaudrait-il pas mieux que la repentance soit le fruit d’un raisonnement logique et froid, seul susceptible de la pérenniser à jamais) qu’irraisonné ? A mes yeux il est nul et non avenu (mettez un SS en position de déporté et vous verrez son  repentir, strictement intéressé, sans une ombre d’empathie)

En un sens on peut dire que tous les sentiments qui attristent l'être participent à la repentance (tristesse, regret, honte, colère contre soi-même, volonté de changement, etc) il ne serait peut-être pas absurde de faire du repentir la synthèse de toute ces notions sous une seule étiquette.  Cependant le repentir sans changement est inutile (et nuisible car il fait des déprimés)   mais inversement je soutiens que l'on peut changer sans développer en soi (ou en autrui) un esprit de repentance et de culpabilité en faisant simplement miroiter les avantages d'une plus grande conformité à l'ordre moral (qui ne doit pas être pris ----au sens pétainiste) réalisé dans la société comme reflet de l'ordre d'amour divin.

Qui, en effet, voudrait entamer un processus de changement douloureux "mais c'est à travers la souffrance qu'on peut susciter une liberté." pour n'obtenir qu'une liberté théorique qui se réduit à un mauvais libre-arbitre, à la possibilité d'avoir mauvaise conscience et de ne pouvoir jamais être vraiment consolé?

Pourtant il arrive que Levinas ait de brèves intuitions de la vérité du mal, que son intellect obsédé par la morale  s’empresse de dénaturer, de détruire: "Rien ne peut pénétrer dans un être qui par le mal s'est fermé sur lui-même.  Il faut d'abord qu'il se ressaisisse lui-même pour être guéri de l'extérieur ».  Précisément parce que le mal n'est pas un égarement mais une maladie profonde de l'être, c'est le malade qui est le principal et premier ouvrier de sa guérison (premier dans l'ordre d’importance mais non dans l'ordre chronologique).  Le mot-clé est écrit en toutes lettres: maladie, le mal est une maladie, et la maladie est une perturbation de l'ordre harmonieux du corps, et de l'esprit dans les cas de maladies psychosomatiques.  Le malfaiteur est donc un malade qui s'ignore, et naturellement personne ne souhaite être malade, ni ne s'en vanter (sauf les personnes qui instrumentalisent leur maladie pour attirer sur elles une attention qui sans cela leur est refusée ou dont elles se sentent exclues).

Il me semble qu'il y a une contradiction interne à la citation en ce sens que dans un premier temps le malfaiteur est décrit comme un univers hermétiquement clos "Rien ne peut pénétrer dans un être qui par le mal s'est fermé sur lui-même." et dans un second temps Levinas fait résider la possibilité de Rédemption en lui-même et exclusivement en lui-même (comme si l'être humain avait une force spirituelle insoupçonnée, inépuisable et pure de toutes contaminations dues aux déterminismes socio psychologiques) il faut d'abord qu'il se ressaisisse lui-même pour être guéri de l'extérieur." Or s'il est vrai que l'âme est un fragment de Dieu, il serait abusif de croire qu'elle a la même puissance et liberté que Dieu en lui-même; l'âme est comme alourdie et opprimée dans et par le corps, enchaînée par les habitudes  et ne retrouvera sa pureté originelle qu'à la mort par la dissolution des liens restreignent sa liberté et son intelligence. L’âme est habituée par  la lie populaire au mal par la médiocrité normale. Et par une médiocrité sociale, l'âme ne peut se libérer des déterminations imposées ou acquises, ce qui fait que les mauvaises déterminations deviennent de plus en plus rigoureuses dans leur emprise sur la personnalité et étouffent (mais ne détruisent pas) les bonnes détermination.

Dès lors il est absurde d'attendre du coupable qu'il se libère lui­-même puisque comme le reconnaît Levinas lui-même: "Rien ne peut pénétrer dans un être qui par le mal s'est fermé sur lui-même.". Il faut donc opérer une sorte de "viol" psychologique pour aérer l'espace clos et enténébré de la personnalité criminelle.

Ce viol n'est faisable que par la sympathie et la discussion afin de permettre au criminel de dépasser l'émotivité primaire pour parvenir à identifier la vérité;"' et confirme ce que disait Rabbi Yechoua "pour Rabbi Yechoua la faute, à son tour repose sur l'erreur.  La perversion morale repose sur une insuffisance de culture[6] .

La relation entre le droit et la morale est du même type que celle entre la morale et l'amour en ce sens qu'une grande partie du droit (comme de  la morale) n’énonce que des procédures à suivre pour avoir un droit juridique (même si la morale est offensée). Le droit et la morale sont ontologiquement au mieux des substitutions ou des prothèses, au pire des non existants[7] de l'amour [8].

Servons-nous de notre esprit critique et rationnel pour voir si les concepts de justice, pardon, amour et châtiment sont compatibles les uns avec les autres et s'il y a lieu d'établir une hiérarchie entre eux (tous ces concepts ont naturellement leur utilité, dans leur degré de participation propre au bien). Prenons l'exemple que nous a fournit une triste illustration : en 1998 avec l'exécution de Carla Tuker[9].  La première des choses à faire est de s'interroger sur la définition de la justice, et peut-être de se mettre d'accord sur une définition acceptable par le plus grand nombre.  Il me semble superflu de préciser que j'écarte d'emblée la justice distributive pour ne m'intéresser qu'à la justice judiciaire.  Il me semble qu'on peut soutenir que l'idée de justice est passée, (et passe en chaque homme, selon ses dispositions psychologiques), par trois stades.  La première modalité d'expression de la justice me semble être la vengeance, bête et brutale (toutes les religions l'ont condamné).  Encore que pour qu'il y ait vengeance il faudrait qu'il y ait une perte irréparable; qui s'il a 1000 pommes voudrait se venger du vol d'une ou deux pommes?  Par contre l'assassinat d'un parent, la perte d'un membre du corps humain, sont des choses beaucoup plus graves, pour que la victime puisse penser qu'aucune excuse, aucune punition, ni dédommagement ne pourra assouvir sa douleur et sa colère.  La douleur infinie appelle une vengeance infinie, (quoi que cela dépende de la personnalité de l’offensé), or c'est précisément pour éviter cet état de choses, connue en Corse sous la dénomination de "vendetta", qu'on a dû instituer un barème de châtiments codifié pour chaque délit et crime.  Cette tarification n'a pas que des avantages ni inconvénients; en premier          lieu cela permet une évaluation des risques et avantages d'un gros vol : un milliard volé sans brutalité = X années de détention, moins les remises de peine pour bonne conduite, on prévoit donc la rentabilité d'un méfait, et c'est inacceptable.  Un autre inconvénient est de traiter tous les délinquants selon la "règle de justice"[10] or il serait injuste de punir également celui qui vole pour ne pas payer, celui qui vol par cleptomanie, et celui qui vole par nécessité: avec le premier il faut tenir la balance égale entre la punition et l'éducation, avec le second il faut exclusivement manipuler les moyens thérapeutiques, avec le troisième; il faut lui donner une légère punition plus les moyens de vivre dignement. Il est donc évident par ce qui précède que la loi, qui est la condition de possibilités d'expression de la justice, ne doit pas être trop sévère, ni trop lâche, mais fixer un minimum très bas et un maximum normal pour permettre au juge d'adapter la loi au justiciable.  L'avantage de cette tarification est d'interdire l'arbitraire des juges à l'encontre des justiciables.  J'en viens à la troisième sorte de justice.  Celle-ci, dans la mesure du possible, refuse la condamnation à la détention, comprend les raisons psychologique et leurs implications sociales, agit sur ces ensembles de déterminations socio psychologiques, cherche un moyen de réparation des dommages par le délinquant lui-même (ceci afin qu'il prenne conscience qu'il a lésé)

Mais le grand défaut de la justice est... qu’elle est injuste. Il n’y a qu’à observer un procès ; il n’y a aucune place pour le doute,  la remise en question ; c’est un combat, on  dissimule les éléments favorables à l'adversaire.

Mais ceci n’a rien à voir ni avec la justice ni avec la morale.

Le drame de tous  ces comportements judiciaires  consiste à croire qu’on peut se croire et vouloir libre, or être libre est le plus asocial et même antisocial des actes.  Levinas écrivit pour la réfuter immédiatement: "Ma liberté se découvre comme arbitraire. »

Et de fait la liberté qui s'affirme est toujours arbitraire, elle ne peut que l'être car c'est son essence.  Pour une raison très simple qui est que l'existence s'impose à soi-même et aux autres.  Tant que quelqu'un est en vie, son premier devoir est de se maintenir vivant, donc de s'affirmer, éventuellement contre l'autre.

La brutalité de la vérité ontologique de la liberté effraie à bon droit Levinas, cependant (on ne sait pourquoi) il se refuse à laisser ce principe dans la boite à Pandore (où il faudra pourtant bien se résoudre à l'enfouir) et nous propose cette solution bâtarde: "Ces liens consciemment voulus, ces liens librement consentis - avec tout ce que les libertés comportent de traditions - ne sont-ils pas ceux-là qui constituent des nations modernes, définies par la décision de travailler en commun, beaucoup plus que les voies obscures de l'hérédité » Que de termes contradictoires en eux-mêmes!  "ces liens librement consentis" "les libertés comportent des traditions".

Le problème central de la philosophie occidentale depuis Descartes, malgré Hobbes est celui de la liberté individuelle comme principe d'organisation sociale.

Rien n'a été plus funeste à la société considérée comme une harmonie entre chaque être ou fonction, que ce geste « inaugurale » de la philosophie cartésienne qui est de vouloir se passer de la connaissance antérieure sous prétexte que des erreurs ou des superstitions ont pu s'y glisser.  Bien que bref et théorique ce geste ne servit à rien car les vérités redécouvertes furent exactement les mêmes qu'auparavant.  Mais malheureusement ce geste est le premier de tous les comportements nihilistes donc asociaux

Est-il dès lors possible de prendre au sérieux les concepts de liberté ou même de libre-arbitre si la raison est aussi handicapée pour distinguer le vrai du faux?  Comment ne pas penser que le mythe de la liberté n'est pas maintenu avec l'unique objectif de garder un système pénal répressif plus ou moins cruel'?  Est-ce un hasard si les Etats-­Unis où cette liberté est autant honorée (pour ne pas dire idolâtrée) compte le plus grand nombre de condamnés à mort des démocraties, et a l'un des moins bons systèmes de sécurité sociale?

Il y a donc des choses difficiles à admettre pour un certains nombre de personnes : Dieu, la morale, la liberté.

Certains concepts, pour ces mêmes personnes sont beaucoup plus évidentes : le plaisir, la jouissance, qui est plus intense,  l'exploitation de l’homme par l'homme.

Ces concepts, naturellement, détruisent toute harmonie sociale ; mais fallait-il pour autant faire de la  religion un instrument principalement répressif[11] au détriment de sa fonction consolatrice et critique de la société ?

Dès ses débuts, trahissant le message d’amour et de pardon de son fondateur, l'Eglise chrétienne devient une institution policière. A cette époque il y avait une morale assez rigide. Le baptême venait sanctionner la foi. La conception qu’avaient les gens du baptême était assez magique ; après l'avoir reçu on ne devait plus pécher, et bien que dans le « pasteur d’Hermas » la confession était admise, certains évêques disaient que si on péchait après le baptême on était perdu.

Caliste (vers 217) promulgue un édit selon lequel la confession de l'adultère et fornication sont pardonnés après pénitence (celle-ci consiste en une exclusion de l'Eglise, la communion, donc du salut pendant trois ans).  Pour lui les péchés sont d’abord pardonnés par soi-même. De plus il abolit le péché lié à l'amour que se portent deux personnes de classes sociales différentes.

Il a un adversaire rigoriste : Hypolyte de Rome qui à la tête de sa paroisse se fait évêque de Rome

Tertulien de Carthage,  fortement influencé par le montanisme,  reprochait aussi son laxisme à Caliste (le pape de l'époque).

Tertulien pense que si un chrétien pèche il se converti au diable et le préfère rationnellement au Christ.

Il ne suffit pas de se repentir intérieurement, il faut l'exprimer par des actes.

Si Origène croit à la préexistence des âmes, à la liberté, mais ne croit pas à l'éternité de l'enfer, et le conçoit comme le purgatoire c’est parce qu’il a besoin de la liberté, non seulement pour rendre les personnes morale mais pour justifier l’inacceptable: une longue période en enfer.

Mais cette conception policière de la religion a ses lettres de noblesse dans la torah écrite ou on peut lire en deutéronome[12] 11 29 «  Et voici ce qui devra arriver lorsque Jéhovah ton Dieu te fera entrer dans le pays où tu te rends pour en prendre possession : il faudra alors que tu donnes la bénédiction sur le mont Guerizim et la malédiction sur le mont Éba »l

Le coran n’est pas en reste sur ce registre puisqu’on peut lire sourate 43 74/65 « Les coupables seront livrés pour toujours au châtiment de la géhenne qui sera jamais interrompu pour eux. Ils resteront là, désespérés. »

Arrivés à la fin de ce chapitre, nous pouvons conclure que la liberté est un être de raison imposée d’une main de fer pas la caste des prêtres monothéistes  pour des raisons de moralité  publique et privée. Cette volonté de moraliser par la liberté, fondement de la politique répressive carcérale  (il n’est qu’à constater à quelle point les Etats-Unis sont rongés par le crime) bien que légitime a de tout évidence échouée, mais peut-être que dans les temps anciens il n’y avait pas d’autres moyens de  moraliser les personnes.

Nous devons donc conclure que la liberté  n’est pas souhaitable ni du point de vu sociale (absence d’harmonie, justification de la répression) ni du point de vu moral parce qu’elle refuse de s’assujettir au bien platonicien.



[1]  Je ne crois pas à la théorie d’Heiseinberg selon laquelle on ne peut pas prédire le trajet d’une particule d’atome. Je   pense que nous n’avons tous s(simplement les moyens de calculer la trajectoire de la particule dite « libre »

[2]  Voir la controverse Saint Augustin :Pélage : le premier soutenant que l’homme ne peut plus librement choisir le bien depuis la chute,  le second qu’il le peut toujours.

La position de Saint Augustin présente cette difficulté : si l’homme ne peut faire le bien, il ne peut que faire le mal :  pourquoi donc serait-il puni par l’enfer ?

[3] Je crois qu'on peut définir le libre-arbitre comme n'étant que la possibilité (et l'obligation) de choisir en un nombre restreint de possibilités.  Or parfois la liberté absolue consisterait soit à n’adopter aucune des solutions soit à choisir les deux possibilités (par exemple avoir le choix entre être réveillé par du rock ou de la techno, je n'aime aucun des deux mais formellement je suis libre puisqu’on me laisse choisir; ou bien on m'invite à voir à la même heure un opéra et une pièce de théâtre, j'aimerais ne pas choisir pour la raison inverse mais ne pouvant me dédoubler je suis pour ainsi dire forcé de choisir).  La composition même du mot me donne raison puis qu'il assigne à la liberté le devoir de choisir (même si elle ne veut pas choisir).

[4] En un sens on peut dire que la morale est le substitut et la contre-façon de l'amour.  Lorsque nous étions Dieu, notre essence était naturellement l'amour, nous nous aimions nous-même puisqu'avant l'univers il n'y avait rien hors de Dieu (donc de nous en Dieu).  Lorsque l'âme devient individuelle dans un corps, elle perd le souvenir non seulement de ce qu'elle était à l'origine, mais aussi de l'unité essentielle qui la lie aux autres âmes.  On peut comprendre cette unité grâce au parallèle de la femme enceinte.  Ce serait un non sens de vouloir frapper le bébé sans frapper la mère (de même que de nourrir la mère sans nourrir le bébé ou inversement) A ce stade la mère (normale, qui désire l'enfant) ne se préfère pas à l'enfant qu'elle porte (ni ne préfère l'enfant à elle-même).  Le bébé perçoit le monde à travers les sens de sa mère, il a déjà une certaine individualité sans pour autant être indépendant de sa mère.  Aucun des deux ne se préfèrent, ils sont un par une empathie extrêmement forte et naturellement à ce stade aucun des deux n'a besoin de morale ni pour éviter de se faire du mal ni pour s'obliger à se faire du bien.  Ce n'est que lorsque le bébé devient autonome, qu'il peut de son propre mouvement faire du bien ou du mal à autrui, qu'on lui (réapprend le souci de l'autre par le moyen de la morale en essayant de faire revivre l'empathie primordiale par des phrases telles que: "tu m'as fait beaucoup de peine en étant méchant avec X, si tu veux me faire plaisir vas t'excuser!" La morale ici ne donne ni ne restaure l'amour pour (à peine est-elle une contre-façon d'empathie fondée sur le chantage affectif exercé par la mère pour amener l'enfant àréaliser qu'il y a du bien et du mal.  Ce bien moral est le reflet du bien métaphysique lui-même subordonné à l'amour absolu

[5] Lévinas "Difficile liberté" "Commentaires" "textes messianiques" 2927 Gageons qu'un tel raisonnement n'aurait pas déplu aux bourreaux de la "Sainte Inquisition Catholique"  On peut se repentir d'être cleptomane, drogué, nymphomane, mythomane et ne pas trouver en soi la force de changer. Je crois qu'il faut inverser le lien moral/mal; ce n'est pas parce qu'on est immoral qu'on fait le mal mais par ce qu'on fait trop de mal qu'on devient immoral.

Le policier en état de légitime défense qui tue par accident alors qu'il ne voulait que blesser n'est pas immoral, mais s'il est trop exposé à ce genre d'accidents, qu'il tue en toute légitimité et impunité il peut en venir à considérer qu'ôter la vie dans l'exercice de ses fonctions est normal.

S'il ne prend pas toutes les précautions pour ne pas être tué ni tuer alors il devient effectivement immoral parce qu'il ne tient pas la vie (en tant que potentiel de conversion et de réalisation du bien) comme supérieure au maintien de l'ordre.

Tout le monde fait du mal parce qu’ll est dans la nature des choses de ne pas pouvoir être à tout moment altruiste, parce qu'on ne peut prévoir les conséquences de chaque acte.

[6] Levinas "Difficile liberté" "Commentaires" textes messianiques"

[7] La pire des négation de l'amour par la morale est la  politesse du bourreau disant : « je vous prie de me donner les renseignements » tut en torturant l’interrogé.

[8] 1 COR  13

[9] Exécutée le 4/2/98 à Oh 45.  Il n'est pas question de nier l'extrême gravité des actes que cette femmes a commis.. Je suis moi-même partisan de la peine de mort, mais dans des conditions très strictes que je vais énumérer.            1° Etre certain à cent pour cent de l'identité du criminel 2° qu'il n'ait aucun trouble psychologique 3° que l'exécution ait lieu dans un laps de temps très proche de l'assassinat afin que le lien entre crime et châtiment soit évident 4° qu'il soit récidiviste 5° qu'il reste dans le même état d'esprit qu'au moment du meurtre.

 

[10] « Nouveau traité de rhétorique » de Perleman   LA REGLE DE JUSTICE

La règle de justice consiste à  traiter de la même façon les membres d'une même catégorie.

[11] Voici ce qu’écrivait Maurras dans « mes idées politiques » « liberté et nécessité » : « Le Moyen Age a vécu du contrat d’association étendu à l’édifice entier de la vie. La foi du serment échangé d’homme à homme a présidé aux enchaînements de la multitude des services bilatéraux dont la vaste et profonde efficacité s’est fait sentir durant de long siècles. Maître statut des volontés, l’engagement contractuel naissait à la charrue, s’imposait à l’épée et réglait le sceptre des rois. Mais cette noble mutualité juridique, vivifiée par la religion, était fortement enfoncée et comme entée sur le solide tronc des institutions naturelles : autorité, hiérarchie, propriété, communauté, liens personnels au sol, liens  héréditaires du sang. Au lieu d’opposer l Association à la Société, on les combinait lune à l’autre. Sans quoi, le système eût rapidement dépéri, s’il fût jamais né. »

On voit donc qu ce penseur réactionnaire vide la rligion de toute substence spirituelle pour en faire une simple institution de maintien de l’ordre quel qu’il soit.

[12] Lequel deutéroonome se clôt par deux impressionnées listes : l'une de  bénédictions l'autre de malédictions

Publié dans MES OEUVRES: L

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