HISTOIRE DE MADAGASCAR

Publié le par michel baran

Un clivage oppose traditionnellement les Merinas, vivant dans les Hautes Terres, et les groupes « côtiers » d’origine africaine. Dès l’indépendance, la recherche sur l’histoire du peuplement de Madagascar a été encouragée. S’appuyant sur les données archéologiques et ethnologiques, les chercheurs ont mis en évidence un peuplement simultané de l’île par des populations d’origine malayo-indonésienne et africaine, plusieurs vagues d’immigration se succédant au cours des siècles, depuis le début de notre ère.

 

Les Malayo-Indonésiens apportent le taro, la culture du riz irrigué et la pirogue à balancier, les Africains la culture sur brûlis et le système des classes d’âge. Longtemps, ils vivent en petites principautés séparées et participent au commerce de l’océan Indien par l’intermédiaire des Comores, comme en témoignent des poteries du Xe siècle trouvées dans le Sud. Le commerce arabo-persan (shirazi) touche les côtes vers la même époque et les Malgaches exportent vers l’Afrique orientale de la vaisselle en chloritoschiste (pierre tendre) produite au nord du pays dans la région de Vohimarina (Vohémar). De petites communautés de marchands musulmans s’établissent également sur les côtes. L’île condense tout ce que l’océan Indien a inventé, qu’il s’agisse des techniques, des structures sociales et des systèmes religieux.

 

En 1500, Diogo Dias, navigateur portugais en route vers les Indes, est le premier Européen à approcher les côtes de Madagascar. Au cours du XVIIe siècle, les Européens qui ont ouvert en Inde des comptoirs à épices tentent de s’établir sur les côtes malgaches. Quelques comptoirs portugais sont fondés sur le littoral nord-ouest, concurrençant le commerce arabe. Les Français s’installent à la pointe méridionale de l’île en 1642 où ils créent le port de Fort-Dauphin. Louis XIV, afin de prendre de vitesse les Anglais, proclame la souveraineté française sur le territoire malgache, baptisé île Dauphine. La résistance armée des populations locales contraint cependant les Français à évacuer Fort-Dauphin pour l’île Bourbon (actuelle Réunion) en 1674. Au XVIIIe siècle, alors que pirates anglais et français, chassés de la mer des Antilles, utilisent l’île comme base pour leurs expéditions dans l’océan Indien, une nouvelle tentative de colonisation est menée. Quelques comptoirs commerciaux s’implantent sur la côte est. Mais depuis le XVIIe siècle, les communautés se sont structurées en entités politiques. Sur le plateau central, les Merinas ont formé un royaume puissant ; sur la côte ouest, les Sakalava, qui ont acquis la maîtrise de la métallurgie du fer, ont entrepris d’unifier sous leur domination les communautés d’éleveurs de zébus. La puissance sakalava est cependant minée par les querelles de succession et bute sur l’opposition des Merinas des Hautes Terres, auxquels les Sakalava doivent finalement se soumettre. Seule subsiste une principauté qui va résister par la suite à la colonisation française.

 

L’unificateur du royaume merina, et de Madagascar, est Andrianampoinimerina (1745-1810). Il soumet les Betsileo et les Sihanaka des Hautes Terres et organise son royaume en fokolona, unités sociopolitiques constituées à partir des structures traditionnelles. Son fils et successeur, Radama Ier, cède aux sollicitations des Britanniques, installés sur l’île Maurice et inquiets de voir la France prendre pied sur Madagascar. Des officiers britanniques entraînent les troupes merinas ; les missionnaires britanniques fondent des écoles et introduisent le protestantisme. Doté d’armes modernes et fort de l’appui anglais, Radama poursuit l’unification entreprise par son père. À sa mort, une forte réaction contre la culture européenne commence à naître ; elle sera désormais une constante dans la politique du pays.

 

Son épouse Ranavalona Ire lui succède en 1828. Elle met fin à la politique de réformes menées par Radama Ier, les missionnaires sont persécutés et les traités avec le Royaume-Uni dénoncés. Les Français en profitent pour revenir dans l’île : le palais de la reine, le Rova de Manjakamiadana, à Antananarivo, est bâti sur l’initiative du négociant Jean Laborde. La rivalité franco-britannique gagne en intensité en 1856, date du retour des Britanniques sur l’île. Les Français, accusés de complot contre la reine, sont expulsés — ainsi que les autres étrangers. Leur absence est brève ; Radama II, monté sur le trône en 1862, est assassiné l’année suivante pour avoir encouragé leur implantation. Le pouvoir échoit alors au Premier ministre Rainilaiarivony qui épouse les trois reines successives du pays : Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. Il réorganise le pays mais ne peut résister à la pression de la France qui s’est fait attribuer Madagascar au congrès de Berlin en 1885. Elle a donné en contrepartie toute liberté sur Zanzibar à la Grande-Bretagne. L’unité du pays est achevée contre la France. Pourtant, en 1895, une expédition militaire française lancée contre Antananarivo vient à bout de la résistance de la reine Ranavalona III, qui se soumet avant d’être exilée, deux ans plus tard, à la Réunion puis à Alger. La monarchie et la féodalité sont abolies, l’esclavage interdit. Un système de corvées s’y substitue, qui est à son tour supprimé en 1901 pour être remplacé par l’impôt.

 

En 1896, Madagascar est intégrée à l’empire colonial français. La résistance anticoloniale se poursuit, conduite par une société secrète, la Vy, Vato, Sakelika (fer, pierre, ramification), qui est démantelée en 1916 mais demeure une référence dans la conscience nationale. Les Hautes Terres, favorisées par la douceur du climat, deviennent une colonie de peuplement, où s'établissent de nombreux colons français, tandis que Diégo-Suarez, dans le Nord, devient la plus importante base navale française de la région, protégeant la route de l’Indochine.

 

En mai 1942, deux ans après la débâcle française face à l’armée allemande, les Britanniques, craignant que le Japon ne s’empare de Madagascar — alors aux mains du gouvernement de Vichy — envoie dans l’île un corps expéditionnaire. En 1943, ils remettent le contrôle de l’île au gouvernement de la France libre.

 

La période d’après-guerre est marquée par la reprise de l’agitation nationaliste. En 1946, Madagascar obtient le statut de territoire français d’outre-mer et est dotée d’une assemblée élue, aux pouvoirs limités. En mars 1947, les nationalistes organisent un soulèvement armé dans la région orientale. La rébellion n’est réduite qu’au mois d’août, et la répression fait près de 50 000 morts. Le gouvernement colonial multiplie dès lors les efforts pour améliorer l’économie, développant le réseau routier et exploitant plus méthodiquement les gisements de charbon. Toutes les tentatives de réformes politiques se brisent en revanche sur les intérêts coloniaux.

 

Durant les années 1950, l’autonomie de l’île est renforcée. En 1958, la Constitution de la Ve République française est approuvée par 78 p. 100 de l’électorat malgache et Madagascar devient une république autonome dans le cadre de la Communauté française. Philibert Tsiranana, chef du Parti social-démocrate, en devient le président. Le pays accède à l’indépendance le 26 juin 1960 tout en conservant des relations privilégiées avec la France. En septembre, il est admis au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU). Il intègre ensuite l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

 

Après une décennie de stabilité politique, l’île est ébranlée par de graves troubles politiques et sociaux, révélant l’usure du pouvoir. Tsiranana est néanmoins réélu pour la seconde fois en janvier 1972. Au printemps de la même année, une grève estudiantine se transforme en grève générale. Le gouvernement donne l’ordre de tirer sur les manifestants. Tsiranana est contraint de laisser le pouvoir au chef de l’état-major, le général Gabriel Ramanantsoa. Celui-ci lance une révolution visant à la « malgachisation » des moyens de production et de la société. En février 1975, le colonel Ratsimandrava le remplace ; il est assassiné six jours après avoir pris ses fonctions. En juin, un Conseil suprême de la révolution (CSR), présidé par le capitaine de frégate Didier Ratsiraka, prend le pouvoir. Le 30 décembre, le pays devient la République démocratique de Madagascar et le 4 juillet 1976, Ratsiraka accède à la présidence pour sept ans. Le gouvernement révolutionnaire engage une politique d’étatisation de l’économie et se rapproche du bloc communiste, rompant avec la position modérée que le pays avait toujours adoptée dans les instances internationales.

 

La fin de la décennie est marquée par de graves difficultés économiques qui relancent la contestation ; le gouvernement réagit par des arrestations et décrète à plusieurs reprises l’état d’urgence, prétextant des complots (1977, 1980, 1982). Réélu sans opposition en novembre 1982 et en mars 1989, Ratsiraka prévient une nouvelle tentative de coup d’État en mai 1990.

 

En 1991, après une série de grèves générales et de manifestations massives dans les rues de la capitale — violemment réprimées par les forces de l’ordre —, le président malgache amorce une démocratisation du régime, avec la mise en place d’un gouvernement de transition. Après l’adoption par référendum, en 1992, d’une nouvelle Constitution, l’élection présidentielle de 1993 voit l'arrivée au pouvoir du professeur en médecine Albert Zafy, choisi pour son intégrité. Mais la démocratisation demeure fragile, comme en témoigne le retour à un régime présidentiel fort, entériné par un référendum en septembre 1995. La tâche des nouvelles autorités civiles est rendue plus difficile par la situation économique, laquelle nourrit le conflit entre le président Zafy, son Premier ministre et les institutions financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international). La popularité des dirigeants malgaches est entamée par des affaires financières, liées au « financement parallèle » de la dette et causées notamment par le manque d'autorité du président Zafy et son impuissance à combattre la corruption.

 

Mécontente de la réforme constitutionnelle permettant au président, et non plus à l’Assemblée, de nommer le Premier ministre, l’Assemblée destitue Zafy en 1996, année de la destruction par un incendie du palais de la reine, un symbole national. L’élection présidentielle de décembre 1996 voit l’affrontement des deux anciens présidents, et Didier Ratsiraka l’emporte de justesse face à Albert Zafy (avec 50,7 p. 100 des voix), mais le résultat est contesté par l’opposition. Il en est de même lors des élections législatives d’avril 1998, les partis de l’opposition réunis au sein des Forces vives accusant le pouvoir d’avoir manipulé les listes électorales. Tentant de faire oublier son passé, le président Ratsiraka se lance dans une nouvelle politique visant à promouvoir une « république humaniste et écologiste » et fait voter une nouvelle Constitution. Il renoue également avec les grandes institutions financières internationales pour solliciter un réaménagement de la dette. La situation économique s’améliore un peu (croissance de 4,8 p. 100 en 2000 contre 1,6 p. 100 l’année précédente) tandis que le parti au pouvoir, l’Arema (Avant-garde du renouveau de Madagascar), remporte largement les élections municipales et provinciales en 2000 puis sénatoriales en 2001.

 

L’élection présidentielle de décembre 2001, qui oppose Didier Ratsiraka, président sortant, à Marc Ravalomanana, maire d’Antananarivo, marque le début d’une crise politique qui s’enlise pendant des mois. Si Marc Ravalomanana exige la reconnaissance de sa victoire face à Didier Ratsiraka dès le premier tour, avec 52,15 p. 100 des voix, les résultats officiels le créditent de 46,21 p. 100 des voix, contre 40,89 p. 100 pour Didier Ratsiraka. Des manifestations répétées de soutien à Marc Ravalomanana ont lieu, réunissant des centaines de milliers de personnes, en particulier dans la capitale et les grandes villes des plateaux, tandis que la grève générale est décrétée. Au terme d’un face-à-face de deux mois, Marc Ravalomanana s’autoproclame président le 22 février 2002. Face à lui, le président en titre, Didier Ratsiraka, décrète l’état d’urgence.

 

Le 6 mai, un recomptage des bulletins de vote conduit à l’annonce de la victoire au premier tour de Marc Ravalomanana, mais Didier Ratsiraka refuse de quitter la présidence du pays. Des affrontements armés continuent d’opposer les troupes du maire d’Antananarivo et celles du président sortant, tandis que l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui se réunit à plusieurs reprises, préconise la tenue de nouvelles élections pour résoudre la crise malgache — proposition appuyée par la France. Le 26 juin 2002, les États-Unis reconnaissent Marc Ravalomanana comme le président de Madagascar, suivis le 3 juillet par la France. Le 5 juillet 2002, la crise malgache prend fin avec la capitulation de Didier Ratsiraka et son départ de l’île. Marc Ravolomanana devient le président légitime de Madagascar, et ouvre une enquête sur les crimes commis par Didier Ratsiraka pendant son long exercice du pouvoir. Toutefois, l’OUA puis la nouvelle Union africaine (inaugurée début juillet) refusent de le reconnaître.

 

Les premiers mois de la présidence légitime de Marc Ravalomanana sont marqués par la nécessité de lutter contre la crise économique engendrée par les mois de troubles liés au changement de pouvoir, avec une récession de l’activité industrielle atteignant 90 p. 100 dans certains secteurs. Les conséquences humaines de cette crise sont difficiles à estimer de façon précise, le pays comptant parmi les plus pauvres du monde, mais une aggravation de la malnutrition qui touche déjà habituellement une grande partie de la population semble en découler directement.

 

En 2002, la population était estimée à 16,5 millions d'habitants. La croissance démographique, assez élevée, atteignait un taux annuel de 3,2 p. 100 sur la période 1990-1995. La mortalité infantile s’élevait à 82 p. 1 000, et l’espérance de vie moyenne à la naissance ne dépassait pas 56 ans.

 

En 2002, la densité globale de population était de 28 habitants au km2, les Hautes Terres étant plus densément peuplées que les côtes.

 

Les origines du peuplement malgache constituent un problème autant politique qu’historique (quel est le premier occupant de l’île ? Asiatique ou Africain ?). Les principales communautés des plateaux sont les Merinas, qui représentent le quart de la population, et leurs cousins les Betsileo (12 p. 100). Les membres de ces deux groupes descendent essentiellement d’immigrants venus de Malaisie et d’Indonésie qui colonisèrent Madagascar par vagues successives il y a environ 2 000 ans. Les régions côtières sont habitées surtout par des populations métissées de Malais, d’Indonésiens, de Noirs africains et d’Arabes ; parmi ces groupes, citons les Betsimisaraka (7 p. 100), les Sakalava (6 p. 100), les Antaisaka (5 p. 100), les Antondroy, les Mahafaly et les Vezo.

 

Malgré la diversité du peuplement, une langue nationale s’est constituée : le malgache, d’origine malayo-indonésienne, est la langue officielle avec le français. Environ 41 p. 100 des Malgaches sont chrétiens (protestants et catholiques) ; près de 52 p. 100 ont conservé des croyances traditionnelles, africaines ou malayo-polynésiennes (comme l’exposition des morts) et 7 p. 100 sont musulmans.

 

Depuis 1976, les six premières années de scolarité sont obligatoires. En 2001, 80,8 p. 100 des Malgaches savaient lire et écrire ; presque tous les enfants de 6 à 11 ans fréquentaient l’école primaire et 35 p. 100 de ceux de 12 à 17 ans étaient inscrits dans le secondaire. En revanche, seulement 4 p. 100 des jeunes de la classe d’âge poursuivaient leurs études dans l’enseignement supérieur, l’université d’Antananarivo (1961) étant le principal établissement du troisième degré.

 

La capitale abrite les grandes institutions culturelles et les bibliothèques touchant à l’histoire et à la littérature : Bibliothèque nationale, bibliothèques de l’Université et de l’Académie malgaches. Le Musée historique et le musée d’Art et d’Archéologie de l’université, eux aussi à Antananarivo, sont les principaux musées et complètent les organismes de recherche sur l’histoire du pays.

 

Les émissions de la radio et de la télévision publiques sont diffusées par Radio-Télévision Malagasy et Radio Madagasikara, deux entreprises publiques. Les quotidiens les plus influents sont le Madagascar Tribune, contrôlé par le gouvernement, et le journal d’opposition Imongo Vaovao, tous deux édités à Antananarivo.

 

Le pays est divisé en 6 provinces, elles-mêmes subdivisées en 111 préfectures, sous-préfectures et cantons.

 

En 2000, seulement 30 p. 100 des Malgaches étaient citadins. Mais la population des villes augmente de manière cyclique : chaque crise économique dans les campagnes provoque un afflux de paysans qui retournent chez eux lorsque la situation s’est améliorée.

 

Antananarivo, la capitale, compte plus de 1,05 million d’habitants. Les autres centres urbains importants — Toamasina, Mahajanga, Toleara et Antseranana — ne dépassent guère 200 000 habitants.

 

La Constitution de 1975 consacrait l’établissement de la République démocratique malgache et d’un régime marxisant. Le président, élu pour un mandat de sept ans au suffrage universel, possédait l’essentiel du pouvoir. Les 135 membres de l’Assemblée nationale populaire étaient élus au suffrage universel pour cinq ans. En 1991, de violentes manifestations, dirigées contre le président Didier Ratsiraka, au pouvoir depuis 1975, entraînent la mise en place d’un gouvernement provisoire et la démocratisation de la vie politique. Une nouvelle Constitution d’orientation parlementaire est approuvée en août 1992. En janvier 1993, Albert Zafy, dirigeant de l’opposition, remporte l’élection présidentielle. En septembre 1995, après de longs mois de conflit avec son Premier ministre, il organise un référendum constitutionnel. La révision proposée est approuvée par 63 p. 100 des votants (35 p. 100 des électeurs inscrits ne participent pas au vote) : le Premier ministre est désormais nommé par le président de la République et non plus par l’Assemblée nationale. S’il reste responsable devant les députés, son renversement est plus difficile, une majorité des deux tiers étant nécessaire pour cela.

 

Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde. En 2000, le produit national brut (PNB) était de 4 milliards de dollars, soit un PNB par habitant de 250 dollars. L’économie demeure essentiellement agricole. De nombreuses exploitations contrôlées par des capitaux français ou appartenant à des Français restés dans le pays après l’indépendance ont été nationalisées en 1975. L’abandon de la politique économique socialiste n’a pas permis le redressement. La dette extérieure représentait 104 p. 100 du PNB en 1999 et le désaccord entre le gouvernement, d’une part, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, d’autre part, n’a fait qu’aggraver la situation économique, les institutions financières refusant dans ces conditions d’accorder des aides supplémentaires. L’attitude à adopter vis-à-vis de ces institutions était au centre du conflit opposant le président Zafy à son Premier ministre au milieu des années 1990. En 2002 les troubles survenus pendant de longs mois à la suite de l’élection présidentielle ont entraîné une récession de l’activité industrielle atteignant 90 p. 100 dans certains secteurs.

 

Le secteur agricole occupe 79,57 p. 100 (1999)de la population active, mais ne contribue que pour 45 p. 100 au PNB. Le relief montagneux et l’érosion dramatique des sols réduisent les surfaces cultivables à 5 p. 100 de la superficie totale. L’agriculture est également tributaire des conditions climatiques. En 1994, le cyclone Geralda a détruit une grande partie des cultures.

 

L’essentiel de la production est destiné à la consommation intérieure et l’autosuffisance est à peine atteinte. Les principales cultures sont le riz, le manioc, les haricots, le maïs, les patates douces, les pommes de terre et le taro. Le café, les clous de girofle, la canne à sucre, le sisal, le tabac et la vanille (dont Madagascar est le premier producteur mondial et qui constituait la première recette du pays) sont destinés à l’exportation. Ce dernier produit subit la concurrence de la vanille de synthèse. Pays d’élevage, Madagascar possédait en 2001 un cheptel de 10,3 millions, 2 millions de chèvres et de moutons et 0,85 million de porcs, qui restent dans le circuit national.

 

En 2000, l’exploitation forestière a produit 10,4 millions de m3 de bois, utilisé principalement pour la satisfaction des besoins locaux (bois de cuisson, de chauffe et pâte à papier). Des programmes de reforestation des Hautes Terres, les plus touchées par l’érosion, et de gestion écologique des zones exploitées ont été mis en place. Les produits de la pêche sont peu commercialisés et l’essentiel des quelque 64 000 tonnes de poissons pêchées chaque année est consommé sur place. Les exportations de crevettes sont en hausse et ne sont pas loin de détrôner la vanille.

 

La production minière demeure marginale. Le secteur industriel, qui occupe 5,5 p. 100 (1999) de la population active, contribue pour 41 p. 100 au PNB. Il est dominé par les industries alimentaires (conserves de viande, brasseries et raffinage de sucre). Le raffinage du pétrole et l’assemblage des véhicules automobiles se développent ainsi que la confection, branche favorisée par la création de zones franches en 1990. Depuis 1997, les capitaux étrangers investissent dans la prospection pétrolière et ont acquis des droits d’exploitation des gisements de cobalt et de nickel.

 

En 1999, Madagascar produisait annuellement 810 millions de kilowatts-heure. 62,96 p. 100 de l’électricité est d’origine hydroélectrique grâce aux nombreuses rivières que compte le pays.

 

L’unité monétaire est le franc malgache, divisé en 100 centimes. Les banques ont été nationalisées en 1975 et sont contrôlées par la Banque centrale de Madagascar.

 

Les exportations de produits agricoles et le faible niveau des importations ne permettent pas toujours au pays d’équilibrer la balance du commerce extérieur (en 2000, les importations s’élevaient ainsi à 660 millions de dollars pour 250 millions d’exportations). Le café représente 30 p. 100 de la valeur totale des produits exportés. Les principales importations concernent les produits chimiques, les machines-outils, le pétrole brut, les automobiles et les produits métallurgiques. Les principaux partenaires commerciaux sont la France, les États-Unis, l’Allemagne et le Japon.

 

Antananarivo est le nœud du réseau de communications, limité en raison de la topographie et de la pauvreté de l’infrastructure et du parc automobile. Au début des années 1990, le pays était desservi par 883 km de voies ferrées en exploitation, et par quelque 49 827 km de routes, dont 11,6 p. 100 étaient bitumées. Près de 36 400 véhicules à moteur étaient en circulation. Un tiers du commerce avec l’étranger transite par Toamasina (Tamatave), le port principal. Madagascar possède quatre grands aéroports, dont l’aéroport international d’Antananarivo. La compagnie aérienne nationale est Air Madagascar dont les appareils suppléent à l’insuffisance des moyens de communications terrestres.

 

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