L’ECOLOGIE NE PROTEGE NI LA NATURE NI LES HUMAIN

Publié le par michel baran

Sortir du libre-échange mondial, voilà l'écologie réelle !

 

Le bon score de liste Europe écologie aux élections européennes a remis sur le devant de la scène la thématique de l'environnement.

 

Ce sujet nécessite une étude minutieuse pour qu'on puisse démêler l'utile de l'accessoire, le sérieux du marketing et des gadgets.

Un tel examen nous révèle rapidement qu'il n'est pas possible de séparer la question de l'écologie de celle de la mondialisation et de l'organisation des rapports économiques mondiaux. Ne pas le faire, se contenter d'une série de préconisations-gadget, n'a pas de sens, et relève le plus souvent d'une démarche électoraliste trompeuse plutôt que d'une volonté sincère de trouver des solutions profondes et durables.

 

En réalité, le libre-échange généralisé tel qu'il s'est mis en place depuis plusieurs décennies, connaissant une accélération ces 20 dernières années, est une cause majeure des déréglements liées aux pollutions, et même sûrement la plus importante de toutes.

 

En effet, un système qui repose sur une séparation systématique entre lieux de production (dans les pays à bas coûts de main d'oeuvre), lieux de consommation (pays à haut niveau de pouvoir d'achat) et lieux de recyclage et d'accumulation des déchets (pays pauvres faiblement soumis au contrôle médiatique des organisations environnementales) ne peut qu'induire pollution et dégâts environnementaux.

Produire un bien à 10 000 km de son lieu de consommation se traduit par des transports beaucoup plus nombreux, et donc une pollution démultipliée, mais aussi par un contournement massif des normes environnementales en vigueur dans les pays les plus avancés.

 

La mondialisation débridée, qui repose sur un socle, le libre-échange généralisé, est donc le premier facteur de pollution. A eux seuls, les transports représentent 55% de la consommation de pétrole dans le monde. Selon un rapport du Sénat, ils sont de loin la première cause d'émission de gaz à effet de serre (41% en France), et leur part ne cesse de croître. Les avions sont déjà responsables de 10% de l'effet de serre, et ce taux devrait doubler d'ici 2015.

 

Toute politique sérieuse en matière d'écologie doit donc commencer par établir ce diagnostic, et proposer des solutions qui passeront nécessairement par une remise en cause de ce système intenable.

Ainsi, comme sur nombre d'autres sujets, notamment sociaux, la mise en place d'un protectionnisme raisonné, qui incitera à produire et à consommer sur place, est une solution incontournable. Produire et consommer français, voilà qui ne devrait pas être un épouvantail à "élites", mais un message moderne, social et écologique. Etendu à tous les pays, il peut seul régler les difficultés que nous connaissons.

L'installation d'un nouveau protectionnisme nécessite d'aller de façon volontaire contre les intérêts immédiats de puissants lobbies. Elle permettra de réduire considérablement les pollutions engendrées par les transports, aussi bien sur terre, que sur mer et dans l'air. Elle permettra de mieux contrôler l'application effective des normes environnementales. Elle permettra en un mot une société du bien-être, aussi bien sur le plan social (lutte efficace contre les délocalisations, fin de la spirale à la baisse des salaires) qu'écologique.

 

Est-ce à dire que les propositions ponctuelles relatives à l'environnement sont inutiles ? Non. S'il ne se réduit pas à un simple argument de communication, le développement durable est une avancée. Il est toujours plus sain de vivre dans des sociétés où chaque acteur veille à polluer au minimum. De même, la marginalisation des énergies fossiles, en premier lieu le pétrole et le charbon, est une nécessité, qui passera essentiellement par le développement de l'énergie nucléaire et l'accélération des recherches pour permettre l'émergence de nouvelles générations de nucléaire plus sûres et plus efficaces.

 

Mais se limiter à ce catalogue de mesures sans s'interroger sur la question-clé du libre-échange et du rapprochement entre lieux de production et lieux de consommation, ne permettra pas d'aller bien loin.

 

C'est là la faille principale des listes écologiques et de partis tels que l'UMP, le PS, le Modem ou les Verts, qui ont tous intégré un volet environnemental dans leur programme, tout en continuant par ailleurs de s'inscrire dans le modèle libre-échangiste, libéral et mondialiste.

Le meilleur exemple de cette aberration est celui de la liste menée par Daniel Cohn Bendit, qui d'un côté prétend défendre l'environnement, et qui de l'autre soutient mordicus l'Europe libérale, qui s'inscrit dans la plus pure tradition de la mondialisation ultralibérale et du libre-échange généralisé, et le Traité de Lisbonne, qui renforce encore ses travers.

 

Comme nous l'avons déjà expliqué, les Verts d'Europe Ecologie sont des écologistes d'opérette en refusant de remettre en question le fondement de la pollution mondiale : le libre-échange généralisé. C'est bien parce qu'on produit à 10 000 km ce qu'on consomme ici que les rejets de gaz à effet de serre explosent, notamment du fait des transports, première source de CO2. La pollution est fille du mondialisme, cette idéologie qui refuse les frontières, et qui voit le monde comme un vaste supermarché : d'un côté ceux qui vendent, de l'autre ceux qui achètent (tant qu'il leur reste un peu d'argent pour acheter en tout cas...). Pour clore ce premier point, rappelons que les Verts sont les premiers défenseurs de l'Europe de Bruxelles, machine à fabriquer du libre-échange.

 

Mais Europe Ecologie, c'est aussi une imposture sur la forme.

Faites ce petit test et jugez vous-même du conditonnement médiatique dont nous sommes tous victimes : pensez à "Europe Ecologie" et notez les images qui vous viennent spontanément. Des choses plutôt positives non ? Europe Ecologie, c'est plutôt jeune, dynamique et moderne, non ? Forcément, puisque c'est écolo, et même européen, c'est écrit dans le nom !...

 

On retombe déjà un peu sur terre lorsqu'on se souvient que la locomotive médiatique de ce nouveau parti est Daniel Cohn Bendit, au sommet de sa gloire il y a 42 ans, symbole de la dérive de toute une génération passée en quelques années du marxisme et la lutte des classes à l'eurolibéralisme et la promotion du bobo en vélib'...

 

Nous nous sommes livrés à un exercice plus édifiant encore : regarder dans le texte le programme d'Europe Ecologie pour les régionales.

 

Nous n'avons pas été déçus ! L'imposture est là encore manifeste. Derrière la façade verte et attrayante, Europe Ecologie sent bon la naphtaline technocratique, froide et obscure...Les Verts, ne serait-ce pas d'abord de vieux messieurs tout gris derrière leur ordinateur ? A lire leur programme, c'est bien ce qu'on peut imaginer. Jugez vous-même :

 

- "Des schémas directeurs régionaux de l’écologie sont nécessaires. Nous sommes favorables  à une forme décentralisée d’organisation écologique des territoires."

 

- "La transformation écologique de l'économie au niveau industriel, agricole et tertiaire suppose de penser la conversion des filières au niveau du bassin d’emploi et de vie régional."

 

- "Vivre mieux et vivre ensemble, c’est vivre en toute liberté dans le respect et la confiance mutuelle (...) l’accumulation de ces maux urbains génère une « mal­vie » qui débouche souvent sur la peur de l’autre, du voisin, de l’étranger qu’on côtoie mais ne voit pas."

 

- Et pour y répondre, la solution techno par excellence : la fameuse "table ronde" : "Pour la définition et la mise en œuvre de ce Pacte de solidarité, nous proposons la convocation de Tables Rondes régionales, espace de rencontre et de dialogue entre associations de quartier, travailleurs sociaux, formateurs et enseignants, entrepreneurs locaux, représentants de l’autorité publique, etc."

 

- "Il s’agit d’identifier et mettre en contexte toutes les parties prenantes des politiques publiques, y compris l’environnement, et d’assurer que toutes les responsabilités politiques et économiques soient assumées, et non diluées."

 

Nous aurions pu multiplier les exemples. Y voyez-vous clair ? Nous pas vraiment...

 

Pourquoi, dès qu'il s'agit des idées, Europe Ecologie se cache-t-il derrière le langage technocratique, nécessairement creux et obscur ? Est-ce pour masquer l'absence de ligne politique tranchée, au-delà d'un discours consensuel sur l'environnement ?

 

Plus on est dans le techno, et plus on s'éloigne de la politique et des choix idéologiques nécessaires à l'exercice de la démocratie. C'est peut-être précisément ce que visent les Verts d'Europe Ecologie : éviter de devoir se confronter à la réalité politique, et poursuivre dans l'imprécation environnementale pour enfumer les électeurs.

 

http://www.levraidebat.com/article-32843293.html

http://www.levraidebat.com/article-europe-ecologie-plus-obscur-et-technocratique-que-moi-tu-meurs-45808502.html

 

Ces articles révèlent toutes les contradictions des écologistes qui s’inscrivent dans la logique économique tout en reprenant pour certains d’entre eux les vielles lubies du « Club de Rome » des  années 70

Il y a trois ou quatre semaines sur RTL Allègre disait en substance que la véritable écologie commençait par se préoccuper de l’homme, de es besoins et de la manière de les satisfaire C’est pour cela qu’il faut restaurer un certain protectionnisme tout en réduisant le nombre d’intermédiaires dans les circuits de distribution nationaux

Le même Allègre faisait remarquer que des choses simples comme le draguage des rivières ne se font plus ce qui provoque leur ensablement et la disparition d’espèces de poussons, donc de nourriture

Il n’est pas besoin pour ce genre d’actions d’élections ni de tables rondes !

Publié dans POLITIQUE ECONOMIQUE

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