REINDUSTRIALISATION DE LA FRANCE

Publié le par michel baran

Nous voici obligés de reparler de la désindustrialisation et c'est à propos du

programme gouvernemental pour soi-disant la contrer.

 

Cette tragi-comédie illustre parfaitement l'un des principes de la « République Fromagère ». Si l'économie véritable était enseignée dans les écoles, les élèves devraient le connaître par coeur;  voici son texte :

 

« Quand les Hommes de l'État ont créé des chaînes de calamités, ils mettent au point de nouvelles calamités pour prétendument  réparer les erreurs qu'ils ont faites ».

 

Rappelons d'abord que depuis 2000, la France a perdu un demi-million d'emplois dans l'industrie  qui n'emploie plus que treize % de la population active contre 16 % 10 ans plus tôt. De l'aveu même du président, la France est devenue le grand pays européen le plus désindustrialisé. Voyons maintenant les nouvelles calamités qui nous sont promises sous forme de prétendus remèdes.

 

D'abord la prolongation de la grande parlotte nationale dénommée « Etats généraux de l'industrie » . Le président le 4 mars était venu à Marignane pour clore cette grande parlotte. Au lieu de cela il a annoncé sa prolongation. Il est décidé de créer une conférence nationale de l'industrie qui continuera les travaux et rassemblera entreprises, salariés, filières et membres du gouvernement.  La catastrophe qui s'abat sur l'économie  par suite de ces grandes parlottes vient d'abord des impôts destructeurs qu'elles déclenchent  par leur coût ; il s'ajoute des déperditions d'énergie dissipée sans limite dans des discussions parfaitement inutiles : pour mémoire, c'est 5000 personnes de grande qualité et fort coûteuses qui ont participé à ces

Etats généraux, pour faire dans le plus grand désordre 800 propositions. Le tout agit comme un tsunami sur le PIB. La vérité dans la gestion, soit à long terme soit à court terme, de l'industrie ne tombera jamais  d'en haut. La seule façon de gouverner l'industrie est de laisser les patrons décider de la gestion courante et de l'avenir de leur entreprise, ceci dans le cadre de contrats librement négociés.

 

La mise en place d'une politique sectorielle est annoncée. Déterminé à soutenir les secteurs les plus prometteurs comme la chimie, le logiciel, l'agroalimentaire, l'électronique, le président a prévu la désignation pour chaque filière d'une instance de réflexion stratégique et d'échanges. À la parlotte  nationale s'ajoute maintenant des parlottes de détail. Que signifie une « instance » sinon la naissance d'une nouvelle « bourreaucratie » ?

 

Surprise : d'ici fin mars il sera nommé un médiateur de la sous-traitance  gloire au futur et riche camarade qui héritera de ce hochet. L'on croit comprendre qu'il encouragera les industriels à localiser leurs sous-traitances en France. Dans la logomachie gouvernementale l'on parle souvent de signal fort ; voici un signal fort envoyé à tous les investisseurs du monde entier et même aux  plus lointains pour leur signifier qu'il ne faut surtout pas

investir en France, car ils ne seront pas maîtres du choix de leurs sous-traitants et de la politique à mener avec eux.

 

Le gouvernement est appelé à repenser en profondeur la fiscalité de l'épargne pour l'encourager à s'orienter vers le financement des fonds propres des entreprises. Il serait créé un livret épargne industrie, en forme d'usine à gaz,  avec  probablement des avantages fiscaux. Quand il y a avantage fiscal  dans un investissement il est en général capté par les intermédiaires. La seule façon de financer l'industrie est de laisser la liberté à l'épargne de

s'orienter vers ses meilleurs choix.

 

Enfin il est prévu que l'État revoit profondément son rôle d'actionnaire,  des fonctionnaires devant intervenir davantage dans la gestion des entreprises où l'État a des participations. Cela veut dire simplement que l'on va renforcer la quasi nationalisation de certaines entreprises, ce qui est le contraire de ce qu'il faut faire, car aucun fonctionnaire n'a une compétence quelconque dans le domaine de l'industrie.

 

Il est prévu aussi un pacte pour une Europe industrielle : quesaco !

 

Plusieurs fonds sont prévus,  dont un fonds start-up universités-grandes écoles et un fonds d'investissement France-brevets. L'État est ruiné par la politique dirigiste et n'a plus d'argent ; ces futurs fonds et même si c'est pour de modestes sommes ne feront  qu'accélérer la ruine générale.

 

Des mesures écologiques sont prévues dont un « prêt vert » ; leur effet sera de paralyser encore plus les industriels ceci pour des raisons purement

électoralistes  !

 

Après quelques mâles déclarations et les futures calamités étant bien lancées,

le dossier a été vite refermé.

 

Les journaux se sont remplis à nouveau des élections régionales, seul sujet qui intéresse vraiment le gouvernement. Les investisseurs grands ou petits constatent avec effroi qu'il  n'y a aucune différence entre les équipes en présence. Le programme des uns et des autres est de continuer à ruiner les populations par les dépenses extravagantes des régions avec leurs impôts et leur endettement dans une course folle.

 

En fait chaque équipe rêve d'obtenir sinon la totalité tout au moins une partie des avantages scandaleux et multiples réservés aux futurs et abusifs élus.

 

C'est seulement une bataille pour le « butain » de la République

 

Michel de Poncins

http://www.libeco.net

 

Il est certain que toutes les conférences du monde ne réindustrialiseront pas la France, surtout si elles ont décentralisées

Faut-il cependant renoncer à avoir un plan d’ensemble stratégique et tactique ? J’ai assez réclamé la restauration du commissariat  au plan pour ne pas répondre par l’affirmative  mais « soutien » n’est pas prévision ni planification ; or c’est ce qu’il nous faut

On pourrait par exemple lancer une étude sur la faisabilité d’un train à énergie solaire et éolienne, ou étudier a possibilité de murs intelligents qui se refroidiraient en été et diffuseraient la chaleur emmagasinée en été (il y aura bientôt de tels vêtements grâce à la nanotechnologie)

Pour programmer ces recherches il faut de l’argent, des locaux, du matériel, donc toute une planification que les libéraux ne pourraient pas mettre en place en respectant le cadre nationale

Publié dans POLITIQUE ECONOMIQUE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article