LA POLITIQUE RELIGIEUSE DE LOUIS XIV

Publié le par michel baran

L’absolutisme de Louis XIV n’épargne pas l’Église. Le jansénisme, né à la fin du XVIIe siècle, est politiquement menaçant par sa mise en avant de la suprématie de la conscience individuelle ; Louis XIV lutte contre ce mouvement dès son apparition et finit par ordonner la destruction de l’abbaye de Port-Royal-des-Champs (1709-1711), centre spirituel du jansénisme en France. Il s’oppose également longuement au Saint-Siège, à propos de la régale, droit qui, dans certains diocèses, lui permet, en cas de vacance à la tête d’un évêché, de toucher les revenus en attendant l’installation du nouvel évêque. Lorsque Louis XIV veut étendre ce droit à l’ensemble du royaume, la protestation de certains évêques et du pape Innocent XI (1678) l’amène à rechercher l’appui du clergé national (voir gallicanisme). En tant que représentant de Dieu sur terre, il peut désormais raffermir son contrôle sur la hiérarchie de l’Église, et le clergé, par son obéissance, fournit la justification théologique de son droit divin, conformément à la théorie formulée par Bossuet.

 

« Une foi, une loi, un roi » : au nom de cette maxime, Louis XIV décide de combattre les 900 000 protestants du royaume qui constituent à ses yeux une entrave à l’absolutisme et à la centralisation. Dans un premier temps, les huguenots sont victimes de brimades de toutes sortes, contraints à des conversions massives par les « dragons » du roi. Leur culte est interdit en public et les prédicateurs chassés du pays. En 1685, pensant que la majorité des protestants s’est convertie au catholicisme, le roi décide de révoquer l’édit de Nantes par l’édit de Fontainebleau. Près de 200 000 huguenots quittent alors la France pour se rendre en Angleterre, dans les cantons suisses et dans les Provinces-Unies ; parmi eux, se trouvent de très nombreux artisans qualifiés, intellectuels et officiers qui vont priver le pays d’une contribution importante. Certains protestants, exaspérés par l’ampleur de la répression et ce qu’ils considèrent comme une trahison, entament une révolte ouverte : dans les Cévennes, les camisards tiennent tête pendant deux ans aux armées du roi, mobilisant contre elles 10 000 hommes alors que sévit la guerre de Succession d’Espagne. Malgré ces différentes tentatives, Louis XIV ne parvient pas à anéantir la religion réformée

 

 

L’exécrable politique religieuse du Roi ne tient comte d’aucune notion théologique, elle n’est guidée que par le souci de l’unité.

Qui veut l’unité avec passion combat naturellement la liberté de conscience parce qu’elle juge le Roi, divise l’opinion en clans, factions comme on le verra avec horreur sous la Révolution.

Malheureusement cette politique aboutit à la division du peuple dévot : persécution des jansénistes, exode des protestants.

Cette politique se solde par un appauvrissement de la France, une perte de prestige de la Royauté en tant qu’incarnation de la justice (on remet durant le sacre une « main de justice ») et par ce que je considère comme une trahison, la fuite des protestants. Parce qu’au fond peu importe la religion : Dieu est éternel, omniscient, mais la France est fragile, précieuse et pour tout dire mortelle

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